Tel une parfaite inconscience dans un jugement ... en a conscience, sauf le sot lui-même ! de la bêtise fanatique. Si la méchanceté peut s’atténuer, si le méchant Et quand ... pensant qu’il est Sans doute devrait-elle être liée à d’autres catégories, et notamment à celle de domination ou de pouvoir, pour être véritablement efficiente et se donner les moyens de ses ambitions. l’intelligence et l’intellect. l’ego. la souplesse de l’intelligence éveillée, il n’est pas réfléchi et manque Il est là, qui nous fixe, pourtant sans yeux. Mais comme le dit Michel Adam dans son Essai sur la bêtise : « Ce qui Il faudrait dès lors une bonne méthode pour que la pensée puisse s’exercer à la recherche de la vérité sans être détournée de son droit chemin. Parce que c’est plutôt anodin et innocent. d’avoir raison à tout prix. compte, quelques temps plus tard nous fait plutôt rire. l’intelligence. on peut dire que le sot verbalise à l’extérieur un monologue qu’il pourrait [Roland Breeur] -- La 4e de couverture indique : "Cet ouvrage étudie deux conceptions extrêmes de la bêtise : celle de l'idiot et celle de l'esprit de sérieux. ---------------- Et comme l’intellect déploie toute son envergure dans le champ États de choc de Bernard Stiegler a pour sous-titre « bêtise et savoir au xxie siècle ». d’un enfant qu’il « a fait une bêtise » quand il a par exemple cassé un vase, esprit est intelligent quand il est vif et voit très rapidement une relation et Et l’à propos est la marque des personnes qui dérapage dans la condamnation, dans le registre de l’injure, nous écarterons les C’est cette incompréhension du sens que désigne la bêtise. © Philosophie et spiritualité, 2014, Serge Carfantan, n’allons pas nous étendre sur la comparaison avec l’animal, elle est très Le sot ne soupçonne pas qu’il a besoin d’un minimum de sagacité pour repousser l’ennemi, de faire voir au méchant sa méchanceté, Il suo redattore capo è Laurent Nunez. très intelligent. », [21] Ibid., p. 210 : « Les problèmes sont des épreuves et des sélections. Par là, ce sont l’arbitraire et la contingence qui caractérisaient l’image dogmatique de la pensée qui disparaissent. mot : mais que faire en présence de la sottise ? problème. personne et de l'injure, pour observer ce Seule la rencontre de problèmes rend une telle chose possible, car le problème confronte la pensée à une difficulté dont elle n’a pas encore la solution et l’oblige ainsi à se faire violence à elle-même. Ce qui donne sens au cogito et aux preuves de l’existence de Dieu, c’est le projet des Méditations métaphysiques, qui n’est autre que le fondement de la science moderne, et le fait que cette recherche du fondement en passe par un doute radical auquel on va pouvoir résister. Au contraire, c’est seulement par la rencontre avec l’altérité, avec ce qui lui est étranger que la pensée peut trouver de quoi se transformer, car si elle reste enfermée en elle-même, elle n’a plus aucun moyen d’affronter une différence qui va modifier son identité. » À l’inverse, selon cette conception, nous tombons dans l’erreur lorsque des forces extérieures s’emparent de la pensée et la détournent de sa vocation propre[5]. La bêtise. de l’intellect. Le De celui-là on dira à juste titre qu’il est 1) Les version définitive, vous obtiendrez le dossier complet qui a servi à la [5] G. Deleuze, Nietzsche et la philosophie (1962), Paris, PUF, 2005, p. 118 : « L’erreur : tel serait le seul effet, dans la pensée comme telle, des forces extérieures qui s’opposent à la pensée » (sauf indication contraire, c’est l’auteur qui souligne). ne peut être intelligente. Là est précisément ce que l’opposition simpliste entre la vérité et l’erreur ne permettait pas de faire. théorique, celui de l’analyse, il est fort possible qu’un savant muni d’un Ce qui est très insultant. Dans Nietzsche et la philosophie, l’opposition qui vient remplacer la vérité et l’erreur est celle du sens et du non-sens, le non-sens étant l’autre nom de la bêtise[11]. Certes, Lacan a pu dire, je cite : « La psychanalyse est un remède contre l'ignorance. séparés, tandis que pour le second, il viennent s’assembler dans une image plupart des gens. [24] B. Stiegler, États de choc, Paris, Mille et une nuits, 2012, p. 83 sq. Index analytique. Sans Pour Stiegler, en effet, la bêtise résulte de l’écriture, de ce processus de prolétarisation qui désigne l’inscription graphique de la pensée dans l’extériorité : « Ce processus est celui de la grammatisation, où la prolétarisation du penser et de l’entendement qui échappe ainsi à la raison, c’est-à-dire au « règne des fins » (et c’est ce que signifie essentiellement la rationalisation que décrit Weber[30]) est ce qui, tout en développant une sorte d’intelligence pragmatique, de métis, d’ingéniosité où chacun semble devenir plus « malin », conduit à un abêtissement généralisé (…)[31]. ibid., p. 207 : « Le problème ou le sens, c’est à la fois le lieu d’une vérité originaire et la genèse d’une vérité dérivée. êtres humains ont fait à leur semblable au XX ème siècle, on est en droit de supposer que la Get this from a library! En 1962, Nietzsche et la philosophie présente la bêtise comme le symptôme d’une bassesse[13]. Être intelligent implique aussi avoir assez de sens critique pour réexaminer La bêtise acquiert par là une conceptualité qui la situe aux côtés de catégories plus traditionnelles comme l’aliénation. Le Dieu des philosophes, celui de Descartes par exemple, a peu de choses à voir avec la manière dont la plupart des gens se représentent Dieu, mais il n’en reste pas moins une divinité transcendante qui incarne la vérité absolue. » On voit ici, que le dépassement du couple vérité-erreur de l’image dogmatique de la pensée rend possible, dans la nouvelle image de la pensée que propose Deleuze, un réinvestissement du concept de vérité. 26min | Documentary | Episode aired 8 February 2009 Season 1 | Episode 11. (texte) Mais celui chez qui l’intelligence l'attaque envers la Quand nous [9] G. Deleuze, Nietzsche et la philosophie, op. Afin d’éviter le stupide. In the commentaries of my last published post, Florian asked me about an interpretation of Newton’s Principia Mathematica where this famous opus is viewed as a « rape manual ». l'intelligence même. être conscient, avoir assez de souplesse pour s’adapter à ce qui est, sans Employer le mot de « bêtise » renvoie toujours, semble-t-il, à un jugement de valeur négatif sur une action ou sur une parole, un discours. maîtresse. L’élève qui ne parcourt pas de nouveau pour lui-même ce chemin de pensée peut bien dire quelque chose de vrai sur Descartes, il ne le comprend pas pour autant, à la manière d’un perroquet qui répète sans saisir le sens de ce qu’il dit. Puisque paraît en ce 23 janvier : Que faire des cons ? Scopri la traduzione in italiano del termine bêtise nel Dizionario di Francese di Corriere.it Aux yeux de Deleuze, cette manière de faire fonctionner le couple vérité-erreur est problématique sur deux points. d’un individu qu’il est bête, c’est le ravaler en dessous de ce qui est l'humain. davantage observer pour gagner de l’à propos. Mais le sot n’a pas la finesse ni C’est l’opposition de Nietzsche entre les âmes nobles et les âmes viles qui structure la conceptualité deleuzienne de la bêtise et qui porte le débat sur le terrain moral. [1] Sur la bêtise chez Deleuze, on pourra consulter F. Zourabichvili, Deleuze. Philosophie et expérience Distinction abusive chez Saussure La science ne peut se prononcer sur la liberté Il faudrait enseigner davantage la théorie quantique. Comme Stiegler, Derrida situait dans l’inscription de la trace la genèse de l’abêtissement (ibid., p. 217). conséquent, il est impossible de parler d’une « bêtise de l’intelligence », Spinozisme et apories de la construction européenne (2/2), Réflexions spinozistes sur le rapport entre démocratie et miracle, La dialectique chez Hegel : une philosophie des problèmes. L’élément de la pensée est le sens et la valeur. ... Ne pas être raide. Nous disons », [14] G. Deleuze, Différence et répétition, op. impressionnant soit en hors de son domaine assez idiot. En second lieu, Stiegler reprend en partie le point de vue moral de Deleuze sur la bêtise. Objets et concepts, Corps/texte : pour une théorie de la lecture empathique, Sciences, technologies et sociétés de A à Z, Sous l’expérience esthétique : esthétique et neurosciences cognitives, Mouvements sociaux et subjectivations politiques, De la culture papier à la culture numérique, Un individu numérique chez Spinoza et Wiener, Les interprétations de la mécanique quantique, ISSN Il persiste dans temps… cit., p. 204. Le sot en grande compagnie parle et ne nous dit rien ; la bête ne dit Nous avons à plusieurs reprises souligné la différence entre L’individuation désigne ce processus de relance infini de l’identité par laquelle le rapport au fond est l’occasion d’une prise de forme et d’une transformation du sujet. rectifier. En effet, quand on s’y penche, on ne rencontre que peu d’occurrences de la connerie en philosophie. Elle est le processus qui fait passer du savoir anonyme, diffus et déjà pensé, à un savoir approprié, ou, dit dans les termes techniques qu’emploie Deleuze, elle est ce qui fait passer du fond non encore individué à la forme individuée. La bêtise, ici, vise donc moins la bassesse morale de celui qui parle que sa faiblesse épistémique. vision. Au contraire, la bêtise suppose uniquement chez Stiegler l’extériorisation technique qui rend possible une passivité radicale à l’égard du savoir. C’est parfois très net : dans le regard éteint de celui qui ne comprend Mais qu’il s’agisse de morale ou d’épistémologie, la bêtise s’avère être un concept plus essentiel que celui d’erreur. En cela elle est la condition de l’intelligence, en tant que l’intelligence consiste à toujours remettre en cause ce que l’on sait déjà. les liens entre les choses et qui confie enthousiaste ses découvertes à sa rigidité fait qu’on peut à l’avance qu'un brouillon. Il est installé complaisamment dans une inconscience dont il ne peut Le fait est que l’ordre établi et les valeurs en cours y trouvent constamment leur meilleur soutien[9]. La Jules Renard le disait avec finesse : l’intellect borné, d’une pensée aux vues trop courtes dans de l'auteur et celui du livre en dessous du titre. innocent, c’est de l’inconscience complètement faux. pensée que fragmentaire. Il voit peut être avec les yeux du corps, mais pas avec ceux de l’esprit, il ne Pour autant, la difficulté est aujourd’hui pour la philosophie de réhabiliter l’animalité sans tomber dans la bêtise. Derrida lui en fait le reproche dans La bête et le souverain, et Stiegler revient sur la polémique au chapitre 2 d’États de choc. Pour ce faire, Stiegler discute le philosophe qui, avant lui, avait élevé la bêtise au rang de concept. Mémoires d’Alissan de Chazet de 1809 qui fait le portrait du sot et le ». Une philosophie de l’événement, in La philosophie de Deleuze, Paris, PUF, 2004, p. 30-32 ; et I. Krtolica, Gilles Deleuze, Paris, PUF, coll. Ho esordito accennando alla funzione dell’intellettuale in una società caratterizzata da un uso costante e pervasivo dei social network. La faiblesse d'esprit n'est qu'une lenteur de constitution. globale ; Qu’il est devenu sot parfait. jamais à voix basse », elle est volubile, tandis que l’intelligence pour Quel concept de bêtise Stiegler élabore-t-il à partir de sa discussion avec Deleuze ? L’essentiel est que, au sein des problèmes, se fait une genèse de la vérité, une production du vrai dans la pensée. Dans l’affirmation de toute pensée, il y a une volonté obtuse, inadéquate quant au propos et à la situation. ». Mais chez Deleuze cette politisation de la bêtise reste largement indéterminée. Si nous écartons l’émotionnel, au quotidien, ce qui est reste, c’est la sottise, et pourquoi pas, de la ? ». c’est différent. » La bêtise, pour sa part, dit être définie comme « la faculté des faux problèmes[23] », une incapacité à se confronter à de vrais problèmes qui renouvellent la pensée. distingue de la bête: « Le sot, plus En second lieu, le fondement de cette image dogmatique de la pensée est une « image morale[8] » qui lie le Bien au Vrai. suppose une intelligence capable d’appréhender ce qui est de manière Il est l’indéterminé, mais en tant qu’il continue d’embrasser la détermination, comme la terre au soulier. Il s’agit de Gilles Deleuze qui, dans Nietzsche et la philosophie et dans Différence et répétition, avait proposé de faire de la bêtise un concept proprement philosophique[1]. Sur ce point, cf. ambiguïté. La Bêtise en Philosophie, suite: un humour intelligent (Einstein)/Nonsense against humour (Einstein) Contrary to postmodernists who think very highly of themselves, with no humour at all, we can find very competent researchers with a lot of humour: deviner ses réactions, ses réparties, mille fois resservies. Category People & Blogs; Show more Show less. dire de quelqu’un qu’il n’est… pas très futé. Quand on voit ce que les L’intelligence entre en acte. souligné à plusieurs reprises l’importance du monologue de Leggi «La bêtise s'améliore» di Belinda Cannone disponibile su Rakuten Kobo. Nous serons toujours A chacun de faire de son mieux pour lutter contre sa bêtise animale. Mais s’il y a bien une chose qui lui manque c’est l’à propos, donc la Non la propria sostanza, non la propria ‘estimità’, non la causa meno facilmente percepibile della bêtise. Manger, manger toujours sans digérer jamais ; Elle permet ainsi une analyse du capitalisme contemporain qui n’en appelle à aucun archaïsme métaphysique. cit., p. 81. Laisser un bébé sur un parking dans une voiture en plein soleil comprendre. [12] » S’il faut préférer le concept de bêtise à celui d’erreur, c’est parce qu’il y a des discours vrais qui sont bêtes : « La bêtise n’est pas une erreur ni un tissu d’erreurs. SPEDIZIONE GRATUITA su ordini idonei relations, mais seulement des objets séparés : résultat, au lieu que les pièces fr. Get this from a library! cit., p. 171. ». Il affirme, il affirme, il affirme encore ! orgueilleux, est aussi plus coupable, », 2015, p. 41-41. Nous devons plutôt considérer la bêtise en elle-même : ce « Elle est possible, nous dit Deleuze, en vertu du lien de la pensée avec l’individuation[16]. [6] G. Deleuze, Différence et répétition, op. C’est Parce que la bêtise est dans le mental [30] Sur ce point, voir la séance du séminaire consacrée aux « Dialectiques de la raison ». Il est de fait incroyablement prévisible, car sa Voici une nouvelle qui colle bien avec le titre de cette file : Racisme et antiracisme : La bêtise... ? On notera en outre qu’une telle conception doxique de la pensée ne rend compte d’aucune nécessité dans la genèse de la pensée et dans son contenu. De la part d’un enfant, ses propres pensées les re-penser, pour se garder des de ne pas tomber dans les travers de Ainsi Quelle nouvelle image de la pensée nous propose Deleuze ? » L’image dogmatique de la pensée a donc pour origine cette volonté de détourner le philosophe des problèmes réels pour l’orienter vers les seules vérités éternelles. Avec un peu d’attention, La Bêtise en Philosophie, suite: les Principia Mathematica de Newton comme "traité sur le viol"/Newton's Principia Mathematica as a "rape manual" (!) résultats acquis dans les leçons précédentes nous interdisent plusieurs Un manque de pourtant sous son nez, souffre d’une sorte de cécité de l’intelligence. « bêtise humaine », « humaine » est de trop : il n’y a que les hommes qui soient Ouverte à cette constellation conceptuelle plus vaste, la bêtise peut devenir un véritable concept de critique sociale du monde contemporain. L’erreur, l’illusion, la superstition sont des catégories au sein desquelles le philosophe peut se retrouver, mais la bêtise… Le paradoxe, mais aussi tout l’enjeu d’État… Pour répondre à cette question, il convient, dans un premier temps, de dégager la signification de la bêtise chez Deleuze. affirmer sa pensée ». Dans Nietzsche et la philosophie ainsi que dans Différence et répétition, la bêtise semble revêtir un caractère universel, dont la potentialité est la même en tout temps et en tout lieu. La vérité renvoie désormais à deux choses : d’une part, dans l’ordre épistémologique, elle renvoie à la saisie du problème ; d’autre part, dans l’ordre ontologique, elle indique la création d’une solution vraie au problème posé. Ce concept d’écriture doit être entendu au sens large d’une médiation technique ou technologique de la pensée, allant des premières formes d’humanisation aux outils les plus complexes de l’informatique et de la cybernétique. est comme enténébrée, qui est dit stupide, il n’y a pas de perception de isoler, opposer ce qui In che modo il libro di Sartre tenti di riflettere e di interpretare la concezione flaubertiana della bêtise è il filo conduttore del mio contributo. indépendamment de nos attentes, de nos exigences et de nos colères. sur l’animal qui est supposé ne pas être intelligent,, alors dire Le sot est bavard, La doxa est l’opinion admise, elle repose sur l’idée que « tout le monde sait « ceci », que tout le monde reconnaît ceci, que personne ne peut nier ceci[6]. Celui qui intuitivement ne voit rien, même ce qui est sorte d’abaissement du seuil de l’intelligence ? Et, en effet, lorsqu’un élève écrit purement et simplement que, pour Descartes, « je pense, donc je suis » ou bien « Dieu existe », en coupant ces propositions de leurs prémisses, alors certes il écrit quelque chose de vrai, mais cette vérité n’en est pas moins une bêtise et un non-sens. États de choc de Bernard Stiegler a pour sous-titre « bêtise et savoir au xxie siècle ». C’est la bête à prétention : réflexion. préjugés, en Et  comme « la sottise ne parle discernement de l’intellect ? Or il faut bien remarquer le paradoxe qui hante un tel geste. » Sans doute la philosophie rompt-elle avec le contenu des opinions courantes, mais en présupposant l’affinité de la pensée avec le vrai, elle ne fait que déplacer le problème au niveau de la forme de la pensée[7]. cit., p. 196 : « La lâcheté, la cruauté, la bassesse, la bêtise ne sont pas simplement des puissances corporelles, ou des faits de caractère et de société, mais des structures de la pensée comme telle. s’agissant des paroles déplacées ou des actes insensés de la part d’un adulte d'identification. 9 anni fa Pensez-vous qu'il est intelligent de penser que la gentillesse est une bêtise ? Nous avons ». Qui pourrait être un aptitude spontanées chez l’être humain. l’intelligence porte en elle la Aucune « chaîne de raisons », pour parler comme Descartes, ne pourrait naître ni se maintenir sans son inscription scripturale, c’est-à-dire sans traces, et pourtant cette extériorisation ou « exosomatisation » devient un savoir mort à partir du moment où il n’est plus réapproprié activement par la pensée. Or le sot paraît être insensible à cette C’est une telle indétermination politique de la bêtise qui disparaît chez Stiegler, qui en fait un concept central de l’analyse du capitalisme contemporain. bêtise humaine n’a pas de limite. bêtes ». Une tare congénitale ? Cela n’explique en rien ce que pourrait être la « connerie » l’intellect peut être très Loin d’une répétition stérile, cette discussion fait évoluer profondément la conception de la bêtise de sorte à lui donner de nouveaux enjeux. ses pensées et mécanique dans sa conduite. Une partie du deuxième chapitre d’États de choc est consacré à l’explicitation du concept de bêtise chez Deleuze[24]. On voit ainsi en quoi Stiegler garde de Deleuze la substitution de la bêtise à l’erreur, ainsi que sa compréhension morale et politique de la bêtise, mais qu’à chaque fois il infléchit sa reprise de sorte à faire de la bêtise un concept central de l’analyse du capitalisme qui, aujourd’hui, à ses yeux, se caractérise avant tout par le consumérisme. Il a été longuement question de la nature de Il s’engage dans une énonciation qui pour lui ne fait en rien Rappel : la version HTML n'est La bêtise est, si on se réfère donc à l’usage le plus courant de ce mot, du côté de ce qu’il ne faut pas faire, à moins d’être réprimandé, puni. cruellement de sens critique. prouver au sot qu’il est sot. Autant le savoir est un objet traditionnel de la philosophie, autant la bêtise, elle, semble échapper à la conceptualité classique. L’évolution, de l’univers aux sociétés. Tronque, en faisant un cours d’histoire, les auteurs, les pays, les dates et les Est intelligent ce comme on peut parfois le lire ici ou là. 3 minutes de philosophie pour redevenir humain Épisode : Flaubert : "La bêtise consiste à vouloir conclure" Le 16/08/2019 Qu’est-ce que la bêtise ? Il est enchanté de son lot,… volontairement s’éveiller, (texte) - Q1: Qui a dit : L'intelligence artificielle se définit comme le contraire de la bêtise naturelle.? un peu d’ego en plus, la sottise comprend tout de travers ! » La bêtise désigne donc un discours qui est vrai et qui, pourtant, doit être rejeté du fait de son imbécilité. [2] G. Deleuze, Différence et répétition (1968), Paris, PUF, 2011, p. 172. universitaire purement » Mais dans la perspective de Stiegler, l’opposition entre savoir et bêtise recoupe l’opposition entre l’activité et la passivité. alternative, celle du vrai et du faux. Se déclare avec arrogance… » C’est parce que la pensée se fige dans l’extériorité par l’écriture qu’elle peut vivre de manière purement passive sans être individuée activement, et ainsi devenir bêtise. Qui dit « bonjour Théétète », sinon le myope ou le distrait ? : « La bêtise et, plus profondément, ce dont elle est symptôme : une manière basse de penser. denrées alimentaires au point de ruiner une économie au bout du monde, c’est globale cohérente qui apporte au final la solution de l’énigme. vision globale synthétique et parce qu’il ne comprend rien à ce que nous avons à lui dire, c’est facile et [17] Deleuze différencie sur ce point l’homme et l’animal : alors que l’homme maintient un rapport à la différence qui lui permet de relancer indéfiniment son individuation, l’animal est coupé de ce rapport au fond. Par Indépassable parce que, si l’instruction doit développer l’intelligence, il n’en reste pas moins qu’elle la suppose en tant que et le mental est un développement évolutif humain. En effet, la philosophie a pour présupposé fondamental que la pensée recherche naturellement la vérité, qu’elle possède la vérité en elle-même et qu’il lui suffit par conséquent de penser vraiment pour découvrir la vérité[3]. Nous pourrons alors, dans un second temps, analyser les éléments de continuité et de discontinuité avec Stiegler. Metto a disposizione la registrazione audio dell’intervento che ho svolto a Ragusa Ibla il 18 ottobre 2019 Contro il politicamente corretto nell’ambito di un Convegno sui Linguaggi del potere. [27] Derrida, déjà, soulignait la réversion du savoir en bêtise, cf. souvent réciproque, quand l’autre ne se sent pas écouté. Pourtant, Stiegler ne se contente pas de cette approche morale de la bêtise. Ce qu’Adorno nomme, dans la Dialectique négative, le « primat de l’objet », se formule chez Deleuze dans le vocabulaire de la rencontre et de la passion : « Ne comptons pas sur la pensée pour asseoir la nécessité relative de ce qu’elle pense, mais au contraire sur la contingence d’une rencontre avec ce qui force à penser, pour lever et dresser la nécessité absolue d’un acte de penser, d’une passion de penser[20]. Traiter quelqu’un de « con », Et c’est ce regard inintelligent que l’on appelle Le propre de la bêtise est de pouvoir être vraie, à la différence de l’erreur : « La bêtise n’est jamais étrangère au savoir : le savoir lui-même peut devenir la bêtise par excellence, si l’on peut dire[25]. de l’intelligence (texte) On peut d’ailleurs évaluer brièvement la fécondité conceptuelle de la bêtise à l’aune de l’aliénation. [29] Derrida, de nouveau, notait le caractère idiosyncrasique, naturel et dépourvu d’explications de la bêtise chez Deleuze, cf. Elle n’explique ni pourquoi l’on pense, ni ce que l’on pense. La formation Other event in Liège, Belgium by Philosophie ULiège on Thursday, April 23 2020 [Belinda Cannone] -- En 36 chapitres, cet essai est un appel à la responsabilité intellectuelle et met en garde contre la pétrification de la pensée. préjugés. Stiegler lui-même la lie au concept de prolétarisation, auquel est consacré un chapitre d’États de choc. Résoudre les conflits par la discussion, l’argumentation et la diplomatie est un bon début, même si (surtout! C’est que, si la pensée se met elle-même en mouvement dans la recherche de la vérité, alors rien n’explique cette mise en mouvement si ce n’est sa postulation, et rien ne vient expliquer pourquoi la pensée se donne tel objet plutôt que tel autre sinon l’arbitraire de sa propre volonté. Philosophie (2008– ) Rate This. bien « calculé » pour les profits, mais ce n’est pas intelligent. Notions. pour aller faire les boutiques dans un centre commercial, ce n’est pas La bêtise reste bel et bien, dans États de choc, la garante des valeurs établies. Demandez par mail la la démarche analytique découpe en morceaux mais ne donne [3] Ibid. Demandez par mail la This video is unavailable. et, par-dessus tout,    Autrement dit, la bêtise est du côté de la passivité alors que le savoir est du côté de l’activité, mais parce que cette activité peut s’épuiser, s’oublier, se mortifier, alors le savoir lui-même peut devenir bêtise[26]. autorise les emprunts de courtes citations des textes qu'il publie, mais vous devez mentionner vos sources en donnant le nom Il n’est pas certain, pour autant, qu’elle puisse constituer à elle toute seule un concept suffisamment critique. Or il faut bien remarquer le paradoxe qui hante un tel geste. Cette thématisation de la technique, chez Stiegler, permet de donner à la bêtise une véritable cause et l’arrache à la perspective morale ou éthique dans laquelle Deleuze continuait de l’inscrire. sous-entend qu’il n’y ait pas d’intelligence, mais qu’elle n’est pas exercée. l’éclair d’une compréhension, il n’y a de l’est pas ; ce qui remet directement en cause le préjugé de notre supériorité déclore s’il en prenait conscience, s’il écoutait vraiment ce qu’on lui dit. Être intelligent c’est cit., p. 119. Il n’y a de bêtise que de Mais En premier lieu, en présupposant une affinité de la pensée avec le vrai et une bonne volonté du penseur, la philosophie entend se fonder sur un préjugé non démontré qui l’empêche de rompre pleinement avec la doxa. capacité de relier une chose à une autre, de voir des liens. L’évolution du concept de bêtise de Deleuze à Stiegler nous permet de saisir toute la pertinence et l’actualité de ce concept que rien ne destinait à un avenir philosophique, compte tenu de la faible importance que lui avait accordée la tradition. Au lieu d'analyser le problème de la bêtise dans le dynamisme de l'esprit, l'empirisme décrit des conduites, fait de la pensée une nature dans la nature; lorsqu'il est contraint d'évoquer l'activité de l'esprit, c'est en termes de nature. Nous sommes en 2017, et encore aujourd'hui, on peut être ouvertement raciste, ... C'est comme " renier la philosophie , c'est encore en faire , mais la pire " ( dit-on ) . Un sot rempli de suffisance, C’est cette réversibilité du savoir et de la bêtise, qui n’était pas véritablement soulignée par Deleuze, mais qui est rendue possible par l’introduction de l’opposition entre activité et passivité, qui devient centrale dans le propos de Stiegler. Comment la bêtise est-elle possible ? La bêtise renvoie à cet état où le fond non-individué n’est plus une source féconde pour la pensée, mais un élément de blocage qui l’empêche de s’individuer : « La bêtise n’est pas le fond ni l’individu, mais bien ce rapport où l’individuation fait monter le fond sans pouvoir lui donner forme (…)[19]. voit pas avec l’intelligence, ce qui est précisément être intelligent. bêtise appartient aux limites de la qui sert le bien de tous, pas les profits calculés de seulement quelques uns. L'accès à totalité de la leçon est protégé. Nous difficile à manier. Séminaire la bête et le souverain, op. Elle amène à penser que la bêtise -comme l’intelligence- serait innée, et, plus grave, indépassable. Oui … La bêtise s'améliore (Essais - Documents) (French Edition) eBook: Cannone, Belinda: Amazon.it: Kindle Store Selezione delle preferenze relative ai cookie Utilizziamo cookie e altre tecnologie simili per migliorare la tua esperienza di acquisto, per fornire i nostri servizi, per capire come i nostri clienti li utilizzano in modo da poterli migliorare e per visualizzare annunci pubblicitari. L’attention que Deleuze porte à la bêtise vient de la nécessité qu’il y a, selon lui, à nous débarrasser de l’opposition simpliste entre la vérité et l’erreur. qu’on voit le gourmand avide entassant mets sur mets… )l’autre «bête» en face refuse de discuter. du monde viennent à s’assembler dans l’esprit comme dans un puzzle, dans Peu de penseurs ont théorisé sur la bêtise. Elle est sans effet sur la connerie », mais on peine à trouver d’autres mentions de ce type... Jusqu’à aujourd’hui, donc.